"Unsolved Remained" - Décembre 2009
"Dissonances" - 2008
"Doors / Inside" - 2005
Dans les oeuvres récentes d’Ariel D’OSHBELLA, il y a quelque chose qui ne plie pas. Les Scènes primitives qu’elle met au jour ont choisi la ténacité du métal, matière immense. Ce sont des cartes sensibles : elles disent, dans leur lumière, une géographie intime et collective - dessinée par le massicot du temps - qui fait impression. Sur le morfil de l’acier s’asseyent des courbes et des odyssées, les ornements de la corrosion consentie, des fermentations et des ruissellements, des colloques souterrains : des verts et des ombres, le rouge de l’extrémité du spectre, l’afflux du sang en violet, ductibles, malléables, fusibles. Manières de fer.
Ce sont des oeuvres métisses à voir et à parcourir, à entendre et à dire : la concrétion de nos itinéraires, le tissu minéral ravaudé toujours des errances, la peau partagée du dedans et du dehors. Des oeuvres métisses, des oeuvres en circulation, dedans, dehors. Ces fictions bouleversent la répartition des espaces : sculptures sous le ciel ou diptyques à l’échelle des feux intérieurs, installations en attente, langage industriel, artisan, poétique, qui ne donne pas forme à la matière inerte mais rend visible l’obscur.
Polyvalentes, elles sont vouées à un partage sensible : ce sont des fictions d’art et de politique. Métal - du verbe grec «metallan» : interroger, enquêter, s’informer sur / les gisements cachés.
Ariel D’OSHBELLA a choisi, en dissonance, le mode mineur.
Enfant, je cherchais - dans les feuilles tombées des arbres ce qu’elles avaient à dire - Spectacles, récits, questions de mémoire. Les oeuvres qui vous sont données à voir sont travaux d’optique prestigieuse - chambre obscure de l’écho dissonant du souvenir - organiques territoires - un précis de composition - Feuilles et tissus / automne matière / tissé / ravaudé Rapiécé Raccommodé - Texture / Toucher - touchée - Tissu texte sang sex-tant. Peindre pour entendre - et - aller. L’ automne et les jeans / Du bleu, du fil - Les Djinns, Des ombres et de la terre
C’est l’édifice qui ouvre sur l’Autre Scène: le non-encore-nommé.
 
Les figures semblent absentes de ces oeuvres sur papier. Absentes de ces portes, tout entières pourtant dans leurs surgissements. Abstraction / Figuration.
 
La figure, comme échappée de ces oeuvres, revient d’exil: elle se tient là dans les à-plats, dans les ombres, comme soustraite aux dictatures, aux polices des désirs, à l’impossibilité du nom. Elle se tient là, dans la couleur, vive, multiple, portraits/apparitions dans le courant d’air. Parce que les portes claquent, comme une succession de gestes, une danse qui contient/comprend la figure; portes ou radiographies inapparentes, un film, presque. De cette mécanique scénique naît l’in-connu, son inouïe violence.
Esprit de l’air, la porte claque.
 
À les lire, le devenir-humain de ces portes, leur devenir-personnage n’est pas douteux: elles montrent des figures qui se composent, elles les préservent d’une clarté trop grande, elles préparent leur force. Dans l’assourdissement des strates, la magie travaille : Prospero* vient d’évoquer Ariel*. Silence, on tourne.
 
Ces portes s’ouvrent/se ferment sur la ligne de mer. Atlantic Cinema (Door One, two, three). Sur la ligne de mer intérieure, acte de navigation au péril de soi. On n’arrive nulle part, il faut aller. Le bleu et les gris, les ocres des impressions premières, des climats inauguraux. Scènes primitives du brun, du rouge à la verticale de la mémoire, matrice souterraine et déracinement (Door six fourteen), énergie animale de l’intime rupestre (Door four), affrontement tellurique des dimensions (Door nine). Le lieu d’où l’on est/naît.
 
Tempétueuses, les portes sont le lieu de l’intrigue, du rebondissement de l’action, et son acmé.
 
         diptyque organique de la mère et de l’enfant, en gloire dans le rouge vêtement de la parade/du lien traversées de lignes de faille  l’afflux du sang qui ne se tait pas (Door twelve)
 
         sous le vibrato des capillaires l’ancestrale figure de l’homme au chapeau  Inside/Sous la peau/l’Histoire dans la peau (Door thirteen). Ne pas connaître ses souvenirs.
 
Doors Inside ou la révélation photographique, ob/scène. La pensée au risque des territoires non sus d’avance.Il s’agit là de fixer le cadre de l’émergence possible de la figure, d’arpenter la brûlure captive dans la dense richesse de la palette, de dire la douleur comme événement.
 
Dedans/Dehors
C’est du Dehors que la porte fait signe.
Si elles font entendre en sourdine le fracas de leurs mondes, elles affirment la vitale différenciation cette part d’ignorance qui touche au devenir. Cette série de portes fonde le re/co/naissance.
Des portes en leur succession, le souffle non contenu (Door sixteen), tourbillon polychrome du temps reconnu, des portes qui extra/vaguent.
 
Leur Devenir-Personnage                                                                    
Doors Inside danse déjà.
Isabelle EMILE-MOËGLEN
Textes
Oeuvres
Actualités
Parcours et projet
Textes
Atelier / Expos / Presse
Contact
SommairePlan du siteMentions LégalesCréditsLiens 
www.doshbella-online-art-store.eu
www.doshbella.com
Ariel D'OSHBELLA
Ariel D'OSHBELLA © 2015